Il est, dans ma mémoire, un léger son de sistre,
Une clameur profonde, des oracles sinistres,
Des galops éperdus dans la plaine où reluit
L'éclat mat des peltés fabriqués dans la nuit.
Il est, dans ma mémoire, comme appelant, en vain,
Des voix enchevêtrées sous l'emprise du vin.
De blondes guerrières qui apportent leur aide
Aux soldats acculés, chantées par les aèdes.
Il est, dans ma mémoire, des flèches décochées,
Une mer agitée par les rostres tranchée,
Des galères fuyant sous un ciel complice
Et le repos conquis d'Alexandre et ses fils.
Il est, dans ma mémoire… Mais qu'en est-il vraiment ?
D'où me viennent, in fine, ces échos permanents
Qui blanchissent mes nuits en saturant mes rêves
D'épiques chevauchées et de combats au glaive ?
Nina Padilha © 18/11/2010