A mon fils
Il pleure, quelquefois, quand personne, alentour,
Ne peut rire de lui, colporter la rumeur.
Il n'a jamais le temps, aimant à contre amour,
Se donnant, éperdu, aux affres du labeur.
Intelligent, subtil, malin et appliqué
Sa belle réussite fait de lui un nanti.
Il ne vivra jamais pour être remarqué
Mais pour que son absence, un jour, soit ressentie.
Il piaffe d'impatience, s'emporte et devient dur,
Thésaurisant les rêves qui font briller ses yeux.
Veut bâtir un futur qu'il juge à sa mesure
Oubliant que le bien est l'ennemi du mieux..
Les soirs de solitude, il rumine, isolé,
En éclusant des shoots de saké grenadine,
Personne ne saura les efforts redoublés
Pour verrouiller ses nuits aux heures assassines.
Nina Padilha © 16/08/2011