Dans le cirque des jours, qui compose ma vie,
J'évolue tristement, entre peurs et envies,
Sur fil imaginaire, au dessus de la piste :
Venez donc applaudir la grande équilibriste !
Tant pis pour le vertige et ce nœud dans la gorge.
Les victoires obtenues sont celles que je forge.
Je saute, sans filet, dans le vide inquiétant
Mais la barre m'échappe, je chute en un instant.
Avec mon gros nez rouge, me revoilà encore :
Petit clown malheureux à qui on fait du tort,
J'avance en claudiquant, j'esquive de justesse,
Cette tarte à la crème lancée sur ma détresse.
Marchant sur mes lacets, j'atterris sur le sol
Comme un triste pantin qui rate son envol
Et je mords la poussière en maudissant le sort.
Mais qui a donc osé casser tous mes ressorts ?
Je me sens avilie, souillée par l'existence
Qui s'acharne, têtue, à me mettre à genoux.
J'entends les quolibets, les rires de l'assistance.
Encore une soirée. Elle m'ignore, je m'en fous.
Je baisse le rideau et j'éteins la poursuite.
Le spectacle est fini. Ce soir, je prends la fuite.
Qui veut donc me dompter, comme on traite les fauves ?
Je me cache apeurée au fond de mon alcôve.
Nina Padilha © 22/10/2010
Toujoursdans mes corrections...
Pas trop de temps à consacrer à la poésie...