Voici venu le temps mes mœurs à la dérive.
Un décret contesté verra Adam et Yves
Convoler justement en de légales noces.
Pour les uns, c'est heureux, pour d'autres, c'est atroce.
Il faudra laisser faire, puisque la loi l'exige.
Pourquoi le mariage a-t-il tant de prestige ?
Se donner simplement, sans papiers inutiles,
Sans porter à son doigt, l'alliance qui rutile.
Ce contrat séculaire, encadrant la famille,
L'avenir assuré par vélin et armille,
Sera donné à tous. Oscar sera vengé :
Lui qui avait osé, son siècle déranger.
Mais certains se révoltent en échos wagnériens,
S'insurgent violement, hargneux, lucifériens,
Dénonçant, à présent, Sodome et Gomorrhe,
Les valeurs outragées, le bon sens qui est mort ;
Ce qui ne semble pas affecter les édiles.
Maintenant au grand jour, les secrètes idylles,
Ne se cacheront plus, avec ou sans enfants,
Quel que soit son enclin, l'amour est triomphant.
Le pays divisé, en proie à l'émotion,
S'englue, assurément, confirmant l'impression
Que tous sont exaltés, n'ont aucune conscience.
Et j'y vois les prémices de notre décadence.
Nina Padilha © 10/05/2013