Le pasteur démissionne. Fatigué, a-t-il dit.
Les brebis étonnées, groupées près des coupoles
Se posent des questions et prient, abasourdies,
Pour celui qui agite curie et protocole.
Le monde, un instant, se tourne vers l'enclave,
Colporte des rumeurs engendrant la défiance.
Les soutanes, bientôt, réunies en conclave
Devront se prononcer et choisir, en urgence,
Celui qui sera digne du trône de Saint Pierre,
Qui, maintenant vacant, suscite convoitises.
Tous se voient exercer le divin ministère.
Fusent les commentaires, les appétits s'aiguisent…
Mais celui qui sera désigné par ses pairs,
Sait-il ce qui l'attend, en chaussant les sandales ?
Il devra exceller sans commettre d'impairs,
Pour y mettre bon ordre, étouffer les scandales …
Les écuries d'Augias saura-t-il nettoyer ?
Saura-t-il éventer les finances obscures ?
Entendra-t-il enfin l'émouvant plaidoyer
Des ouailles affamées dont personne n'a cure ?
Saura-t-il gouverner avec subtilité
L'assemblée obsolète de ce clergé néfaste ?
Faire preuve de courage, en toute liberté,
Et ne pas ronronner dans les ors et le faste ?
J'ai lu, comme beaucoup, les écrits de cet homme
Vivant au moyen-âge, appelé Malachie.
Le pontife prochain serait natif de Rome.
Le dernier sur la liste. Je me demande qui…
Il oserait porter le prénom initial
Et s'appellerait Pierre, le deuxième du nom.
Donc, ces pages d'histoire auraient un point final ?
Ce serait le dernier. Faut-il y croire ou non ?
Nina Padilha © 28/02/2013