Voyez donc ce lundi qui ferme les commerces
De cette morne ville que la Seine traverse,
Mais ouvre des bureaux aux employés obtus
Qui ne sourient jamais, dont les mots se sont tus.
Que dire du mardi chargé de négatif
Qui me fait dériver et lance mon esquif
Sur les dents acérées pointant à marée basse
Quand le soleil décline et l'horizon s'efface.
Voici le mercredi et ses nombreux outrages,
Qui ne me laissent pas négocier les virages.
A coups de téléphone je tente l'impossible,
Je me heurte aux murs, à jamais insensibles.
Et puis voilà jeudi et son lot de galères,
Qui bâillonnent ma plume, me mettant en colère.
Une fête chrétienne en ce pays laïc
Pourquoi c'est férié ? Je m'insurge, je tique.
Je hais le vendredi qui vient pour m'ennuyer
Poussiéreux de ces plâtres qu'il me faut essuyer.
Avec deux jours de plus, méprisés à souhait,
Qu'on appelle "week-end" pour faire plus anglais.
Un repos mitigé clôturant la semaine,
Je balaie à ma porte, je soigne mes migraines.
Et puis ça recommence, je vous l'avais bien dit.
Pas le temps de souffler, car c'est déjà lundi…
Nina Padilha © 15/08/2011