Les perfides desseins d'une ville béton
Où les murs de poussière, tagués rageusement,
Ont fermé les volets pour sceller les défiances,
Ne pourront altérer la paix de mon espace :
Ce lieu où je me terre, loin des coups de bâtons.
Il reste préservé et, courageusement,
Je lutte à ma façon, en douceur, en silence,
J'ai assez de vigueur pour tenir cette audace !
Fi des phlegmes poussifs où la nausée abonde !
Fi des biles amères et de mes états d'âme !
Que l'âme d'un violon, vibrant d'un air baroque,
Vienne jouer pour moi des refrains merveilleux.
Je suis de bonne humeur. Mes idées vagabondent.
Car je veux rire aussi dans les vers que je clame.
En jaillissant ainsi, les rimes un peu loufoques,
Dansent agréablement pour le plaisir des yeux.
Qui a dit qu'un poème n'était une blessure ?
Certains de mes écrits, c'est vrai, je le concède.
Mais j'ai de la ressource et, par une pirouette,
Je déguise mes plaies pour les rendre acceptables.
Venus du fond de moi mes vers sans imposture
Rendent mes jours fertiles et mes nuits bien moins laides.
Jamais contrecarrés et jamais obsolètes,
Avec assez de fougue pour retourner les tables.
Nina Padilha © 02/07/2010