Les chaises de Nina

Un peu blasée, un peu candide.

Parfois leurrée, parfois lucide.

Un doigt d’amour.

Un doigt d’humour.

Un peu d’humeur.

Un peu acide.

Double visage ou double face.

Tantôt fragile, tantôt tenace.

Piquant un fard.

Piquant du dard.

Un peu de fart.

Un peu d’audace.

Pas si futée mais pas si bête.

Alliant la gloire et la défaite.

Des coups de coeur.

Des coups de peur.

Un peu de fleurs.

Un peu de fêtes.

Parfois fougueuse comme une eau vive.

Parfois un peu à la dérive.

Un peu d’amis.

Un peu d’ennui.

Et tant de nuits

Qui se ravivent.

Tantôt amère et tantôt gaie.

Parfois cynique ou soupe au lait.

Un peu Poissons.

Un peu poison.

Un peu passion

Et passionnée.

                                                                                                                       Nina Padilha © 4/11/92

Non, ce n'est pas un auto portrait !
Quoique... Lol !

Sont remontées du sud des entrées maritimes

Pour cacher le soleil sous des ouates humides.

Mais c'est jour de marché, fidèle rendez-vous.

J'ai donc pris mon panier et quelque numéraire…

Avec beaucoup d'entrain je délaisse mes rimes.

J'arrache le feuillet de mon éphéméride

Où j'avais griffonné, empressée, je l'avoue,

Les emplettes du jour, les denrées nécessaires…

Je m'arrête longtemps aux étals que j'estime.

Je me laisse tenter : des asperges timides,

Des fraises bien précoces, amandes et cajous,

Des citrons, des oranges… et de quoi satisfaire

Mes envies de cuisine, même si mon régime

A écarté le sel, ce vil poison perfide.

Légumes et laitues, des fruits, un peu de tout,

Du poulet, de la viande et quelques fruits de mer…

Et au fil des étals, je compte mes centimes.

Je regarde, ravie : les couleurs sont splendides.

Connue des commerçants, je musarde surtout…

La saison se décline en saveurs printanières !

Nina Padilha © 12/04/2013

Il y a des erreurs qui nous désavantagent.

Même en étant très fort on n'a plus de courage

Et des fautes énormes aux lourdes conséquences.

Qui bousculent la vie et en changent le sens.

Avec le temps qui passe, sur ces mauvais calculs,

On parvient quelque peu, à prendre du recul.

Change notre vision des aléas duplices

Qui nous impactent moins malgré les sacrifices.

J'ai saisi le bonheur qui m'a été donné

Pour sourire vraiment en Méditerranée.

J'ai pu sécher mes larmes, en voyant l'horizon ;

Oublier les chagrins obérant ma raison…

Maintenant que je vis cette sérénité,

Je savoure, ravie,  cette paix méritée
Qui apaise mon sort en chauffant mes vieux os

Et que chante ma plume sur le bord de ses eaux.

Nina Padilha © 10/04/2013

Le printemps, ce matin, dans le ciel agathois,

A dégagé le ciel à présent bleu azur.

Le soleil, enhardi, a allumé les toits,

Réchauffé l'onde claire étalant ses frisures.

Ma plume souriante préfère musarder

Admire, satisfaite, l'éveil de la nature,

Les bourgeons déhiscents que Phébus vient darder

Folâtre, paresseuse, conteste l'écriture…

Et c'est le cœur en joie que je la laisse faire

Heureuse, moi aussi, de ce faste vernal.

Le concert des oiseaux égaye l'atmosphère,

L'hiver s'est éloigné du bord méridional.

Dans un tiède zéphyr dansent les fleurs nouvelles,

Le vert tendre des feuilles, très nettement, s'impose

Déjà des papillons ont déployé leurs ailes

Voletant gentiment auprès des lauriers roses.

Nina Padilha © 21/03/2013

Nous voici en avril et le ciel fait des blagues.

Hier il faisait beau, je courtisais les vagues.

Mais aujourd'hui il pleut. Le vilain thermomètre

A chuté promptement. J'ai fermé mes fenêtres.

Au lieu de vingt degrés, à peine la moitié

Et de gros cumulus  arrosent sans pitié

Des terres saturées par un excès de pluies.

Averses sur averses, de jour comme de nuit.

Mazette… Mais que faire ? Patienter, patienter…

Le nez contre la vitre, en sirotant un thé,

Je regarde cette eau dégouliner des toits

En me remémorant le printemps agathois

Que j'avais abordé, au détour de l'hiver,

Quand je suis arrivée dans mon nouveau repaire.

Je peux vous dire que c'était tout autre chose !

Le manque de soleil rend ma plume morose…

Nina Padilha © 01/04/2013