Les chaises de Nina

Un jour, déboussolés, aux confins de ce monde,

Sont venus assouvir leur morgue carnassière

Les terribles guerriers à la fureur immonde.

Les terres désolées,  aveuglées de poussière,

Où le feu de leurs armes avait semé la mort,

Résonnaient des échos d'une effroyable guerre

Qui ne contentait plus l'ignoble Imperator ;

Qui n'en finissait pas de rayer de la carte

Villages et hameaux qui florissaient alors.

Dans les salons feutrés, contrairement aux Spartes,

La cohorte imbécile des plénipotentiaires

Refuse d'engager un conflit qu'elle écarte.

L'insignifiant Lambda, préposé aux affaires,

Hurla qu'il fallait bien supprimer le despote,

Arrêter les massacres avec des militaires !

Car plus assourdissant qu'un certain bruit de bottes

Vrombit le rugissant silence des pantoufles.

Pour aussi nécessaires que soient les parlotes

Agir est préférable à des propos mistoufles…

Pure fiction. Quoi que…    Nina Padilha  ©  03/10/2010

Je pense à la Syrie...
Un pays qui souffre cruellement alors que, dans les salons feutrés d'Occident...

Ce poème est composé de tercets en alexandrins (dont le nombre n'est pas déterminé). Le second vers de chaque tercet rime avec le premier et le troisième vers du tercet suivant. Le poème se termine par un seul vers qui rime avec le deuxième vers du dernier tercet. La rime du premier et du dernier vers n'ont donc que deux échos alors que la rime de tous les autres en a trois.

Structure de la « terza rima » : ABA - BCB - CDC - DED - EFE - FGF - GHG - HIH – I 

Des nuages joufflus, grignotés par le vent,

Ont piégé le soleil, qui pointait au levant.

Les voici installés, avec outrecuidance.

Ils appellent la pluie sur les palmiers qui dansent.

Mille gouttes de vie, en remontant du sud,

Répondent à l'appel, avec mansuétude.

Et plombent l'horizon devenu anthracite.

Les giboulées de mars qui, enfin, ressuscitent

Une lande transie par un hiver mordant.

Et voici le printemps, aux parfums odorants,

Qui glisse doucement, verdissant les collines,

Et s'en vient réchauffer une brise câline.

Dans le faste vernal, dont j'attendais le sacre,

Je repartirai ouïr les litanies de nacre

Que les vagues murmurent au cœur des coquillages

En les abandonnant sur le bord de la plage.

 Nina Padilha © 16/03/2013

Certains ignorent tout mais ils se croient instruits

Parce que leur bagage, peu à peu se construit

De récits colportés de temps immémoriaux

Et pour mille histoires, un même scénario.

Absorbées, digérées, bon nombre de légendes

Expliquent savamment tout ce qu'on appréhende ;

Avec des précisions plus ou moins certifiées

Que personne, jamais, ne pourra vérifier.

Chaque génération apportant ses lumières

En effaçant, ainsi, l'étincelle première.

Exhibant documents, faiblement authentiques,

Et alléguant moult faits plus ou moins historiques…

J'aurais tant de questions ! J'avance peu à peu

Sans avoir de réponses, car cela ne se peut.

Expliquer la Pangée, la mystérieuse Égypte

L'exode Télamon, les menhirs et les cryptes…

Quelques autres sauraient, m'a-t-on dit en secret.

Ils se taisent, prudents, se montrent bien discrets.

Mais en fermant les yeux s'ouvrira ma conscience :

Aux vivants le mystère, aux morts la connaissance*.

Nina Padilha © 12/03/2013

* Titre d'un poème de Nicole Sanarens.

Merci d'être venus, pour mon anniversaire.

Pour certains, en voisins, pour d'autres longue route,

Jamais trop loin du cœur… Quand les liens se resserrent,

L'amitié partagée n'est jamais mise en doute.

Quelques apéritifs et de bonnes bouteilles

Pour trinquer aux printemps que j'ai accumulés.

Au bord de la terrasse un rayon de soleil

Est venu s'installer, sans se dissimuler.

Et, parmi les sourires, agréable surprise :

Une belle rencontre : un cœur d'âme jumelle.

Comme sur un gâteau elle en fut la cerise…

J'ai avancé, ravie, vers cette passerelle.

Elle est restée longtemps, écoutant le silence

Où résonnait encore, des échos de la fête.

Décodant l'invisible elle m'a rendu confiance

Et j'ai bu, apaisée, un thé à la violette.

Nina Padilha © 11/03/2013

Bubbleoflight
 

Hier, un petit mot que m'a posté Andrée :

Voici ce que je lis, qui nous est adressé !

Je découvre, ravie, mais un peu étonnée,

Les vœux que ce poète nous a dédicacés.

Ma plume se rengorge et bave de fierté.

Merci infiniment pour ces vers déliés !

Heureuse de savoir mes écrits surannés

Aborder votre cœur et ainsi le toucher.

A mon tour quelques mots pour vous remercier

De ce très bel hommage qui m'a interpellée…

Que les muses vous guident, puissent vous exaucer.

Et vers vous, en ce jour, s'envolent mes pensées.

Nina Padilha © 27/01/2011

C'était il y a deux ans, sur le forum d'Andrée.
Et cette lecture m'a laissée sur mon séant.