Il ne verra jamais le printemps déhiscent ;
Car l'implacable sort infâme, indécent,
A déjà condamné tous ses bourgeons joufflus,
Qui pointaient par centaines, qui ne grandiront plus.
De bon matin déjà, grince la tronçonneuse
Qui ampute ses branches à l'écorce rugueuse.
J'ai rapporté chez moi quelques pauvres rameaux
Que je conserverai avec mes simples mots.
Soudain, des craquements résonnent dans l'éther.
N'est plus qu'un tas de bois l'ami tombé à terre.
Débité en tronçons, "mon" feuillu sans défense
N'est plus qu'un souvenir. Mon chagrin est immense
Végétale présence qui gênait les humains
Je pleure son absence, visible dès demain.
Triste jour, aujourd'hui. L'arbre est abattu.
Soudain, aux alentours, les oiseaux se sont tus.
Nina Padilha © 19/02/2013